Pillay urges action to halt violations and lawlessness in Central African Republic

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The UN High Commissioner for Human Rights Navi Pillay on Tuesday expressed alarm at continuing reports of widespread human rights violations in the Central African Republic and called for the urgent restoration of the rule of law in the country. 

“The situation on the ground is extremely worrying. Over the weekend, more than 20 people are reported to have been killed in Bangui alone, including four people attending a Sunday service in a church that was struck by a shell,” Pillay said. 

“Although adverse security conditions are continuing to make it difficult to investigate reports, we know that since the SELEKA coalition forces launched their offensive last December there has been a wide range of alleged grave violations including targeted killings, arbitrary arrests and detention, torture, recruitment of children, rapes, disappearances and kidnappings in Bangui and as well as in other parts of the country,” the High Commissioner said, noting that the local Red Cross have reported at least 119 people killed since the fall of the former government on 24 March. 

“We have also received reports of 19 cases of sexual violence against women and girls in the town of Berberati as well as three in Bangui,” she said. “This figure is most likely a serious underestimate of the actual number of victims of sexual violence. Given the state of widespread insecurity, the absence of a reliable and functioning police force and justice system and the fear of harassment and stigma, many victims are believed to be unable or too afraid to report such abuses.” 

“Various different groups have also been accused of extortion and of looting of private and public property, including hospitals and health care facilities,” Pillay said. “We are also receiving numerous reports of incidents of vandalism, armed robbery and car-jacking.” 

“The extensive looting of humanitarian aid agency offices and warehouses, and the disruption of vital humanitarian aid are totally unacceptable and are having a devastating impact on the lives of hundreds of thousands of civilians,” the High Commissioner said. “To cite just one of the lethal consequences, as many as three-quarters of women giving birth are believed to be currently not receiving any assistance in a country that already has one of the highest maternal mortality rates in the world, inevitably resulting in avoidable deaths of both mothers and babies.” 
        
Noting that some 37,000 people have already fled the country to escape the violence, with tens of thousands more displaced internally, the High Commissioner said that “the current state of lawlessness, verging on anarchy, must not be allowed to continue. The rule of law must be restored and perpetrators of abuses held accountable. Those carrying out serious crimes, and especially their leaders, should bear in mind that they may be held individually criminally responsible.” 

“I call all on parties involved in the crisis to ensure the effective implementation of the Libreville Peace Agreements and to make a serious joint effort to put an end to the prevailing insecurity and violence plaguing the country.” 

“I also urge the newly established National Transitional Council to move quickly to restore the authority of the State and to take all necessary measures to ensure that civilians are protected and can exercise their rights without fear for their physical safety, property and livelihoods,” Pillay said. 

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Navi Pillay réclame la fin du désordre et des violations en République centrafricaine

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Navi Pillay a fait part mardi de son inquiétude face à des informations persistantes faisant état de violations généralisées des droits de l’homme en République Centrafricaine et a appelé au rétablissement urgent de l’état de droit dans le pays. 

« La situation sur le terrain est extrêmement préoccupante. Plus de 20 personnes auraient été tuées dans la seule ville de Bangui au cours du week-end, parmi lesquelles quatre personnes qui assistaient à la messe du dimanche lorsqu’un obus a frappé leur église », a déclaré Navi Pillay. 

« Bien que des conditions sécuritaires défavorables continuent de rendre difficile la conduite d’enquêtes pour confirmer ces informations, nous savons que, depuis le début de l’offensive lancée par les forces de la coalition SELEKA en décembre dernier, de nombreuses violations graves ont été commises, notamment des assassinats ciblés, des arrestations et détentions arbitraires, des cas de tortures, des recrutements forcés d’enfants, des viols, des disparitions et des enlèvements à Bangui et dans d’autres régions du pays », a déclaré la Haut-Commissaire, tout en notant que la Croix-Rouge locale a fait état d’au moins 119 morts depuis la chute de l’ancien gouvernement le 24 mars. 

« Nous avons aussi reçu des informations concernant 19 cas de violences sexuelles à l’encontre de femmes et de filles dans la ville de Berbérati, ainsi que trois cas à Bangui », a-t-elle déclaré. « Il est très probable que ce chiffre se situe très en-dessous du nombre réel de victimes de violences sexuelles. Etant donné l’état d’insécurité généralisée, l’absence d’une force de police et d’un système judiciaire fiables et en état de fonctionner, et la peur du harcèlement et de la stigmatisation, on estime que de nombreuses victimes ne sont pas en mesure de signaler ces abus ou sont trop effrayées pour le faire. » 

« Divers groupes sont aussi accusés d’extorsion et de pillage de biens privés et publics, dont des hôpitaux et des centres de soins de santé », a déclaré Madame Pillay. « Nous recevons également de nombreuses allégations concernant des actes de vandalisme, des vols à main armée, y compris des vols de voitures. » 

« Le pillage massif de bureaux et d’entrepôts des agences d’aide humanitaire et la perturbation d’une aide humanitaire pourtant vitale sont totalement inacceptables et ont un impact dévastateur sur la vie de centaines de milliers de civils », a déclaré la Haut-Commissaire. « Pour ne citer que l’une de ces conséquences mortelles, jusqu’aux trois-quarts des femmes qui accouchent actuellement n’auraient accès à aucune assistance, et ce dans un pays qui détient déjà l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde – causant immanquablement des décès de mères et de bébés qui auraient pu être évités. » 

Relevant qu’environ 37 000 personnes ont déjà fui la République centrafricaine pour échapper à la violence et que des dizaines de milliers d’autres sont déplacées à l’intérieur du pays, la Haut-Commissaire a déclaré que « l’on ne peut permettre que perdure la situation actuelle de désordre, qui frise l’anarchie. L’état de droit doit être rétabli et les auteurs des abus doivent rendre des comptes. Les personnes ayant commis des crimes graves, et tout spécialement leurs dirigeants, devraient garder à l’esprit que leur responsabilité pénale individuelle peut être engagée. » 

« J’appelle toutes les parties impliquées dans la crise à garantir la mise en œuvre effective des Accords de paix de Libreville et de faire de sérieux efforts conjoints pour mettre un terme à l’insécurité et à la violence qui sévissent dans le pays. » 

« J’exhorte également le Conseil national de transition nouvellement établi à agir rapidement pour rétablir l’autorité de l’Etat et à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que les civils soient protégés et puissent exercer leur droits, sans crainte pour leur intégrité physique, leurs biens et leurs moyens de subsistance », a déclaré Navi Pillay.